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Déterminants de la santé – Interaction entre les déterminants de la santé

De nombreuses études ont récemment été publiées sur le rôle de la génétique dans certains risques pour la santé de la population, particulièrement le polymorphisme dans les gènes qui pourrait substantiellement modifier le risque. Par exemple, N-acétyltransférase 2 (NAT 2) ralentit le phénotype acétylateur, faisant augmenter le risque de cancer de la vessie, tandis qu'un manque de glutathion S‑transférase µ1 (GSTM1) fait augmenter le risque de cancer du poumon. Différents rapports ont identifié des interactions génétique-environnement, dont un risque accru de cancer du poumon attribuable à la fumée de tabac secondaire chez les femmes déficientes en GSTM1. Les mutations de BRCA1 ou BRCA2 contribuent à l'incidence de cancer du sein et de l'ovaire. L'identification des sous-groupes de population génétiquement susceptibles que les stratégies de gestion des risques devraient cibler aidera donc à identifier les interactions génétique-environnement.

Il est aujourd'hui bien établi que les déterminants environnementaux du risque interagissent avec les déterminants sociaux et génétiques. Par exemple, les interactions synergétiques entre l'amiante et la fumée du tabac et entre le radon et la fumée du tabac ont été clairement démontrées dans des études épidémiologiques des risques de cancer du poumon chez les mineurs, soulevant des questions au sujet des risques pour la santé des groupes non professionnels qui sont exposés à ces agents. La susceptibilité génétique aux carcinogènes environnementaux a aussi été établie, les personnes porteuses du gène du rétinoblastome courant un risque beaucoup plus grand de cancer de l'œil induit par les rayonnements. Les combinaisons complexes de contaminants environnementaux, comme les mélanges de polluants dans l'air ambiant qui sont associés à la morbidité et la mortalité cardio-respiratoires, présentent également des possibilités d'interaction entre les composants du mélange. Par exemple, les interactions génétique-diète comme le polymorphisme du gène adiponectine (+10211T - G) peuvent contribuer à une résistance à l'insuline et au diabète et peuvent être exacerbées par la consommation de charges glycémiques plus élevées.

Les facteurs sociaux et environnementaux interagissent souvent dans la détermination des risques pour la santé de la population : les circonstances sociales influencent l'exposition personnelle aux dangers professionnels et environnementaux par la voie de l'éducation. Cette conclusion est renforcée si les problèmes de santé qui en résultent mènent à une perte de revenu et à une baisse de statut social. De même, les associations entre les facteurs génétiques et socio-économiques sont connus : la taille physique augmente avec la classe sociale et avec la mobilité sociale ascendante, au point où les circonstances sociales limitent la réalisation du potentiel génétique de la personne. Nous devons donc exploiter la science des risques pour la santé afin de clarifier les modalités d'interaction des circonstances génétiques, culturelles et sociales qui déterminent les risques pour la santé de la population, à la fois pour accroître notre capacité de caractériser le risque de maladie et pour optimiser les points d'intervention.


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© Centre McLaughlin d'évaluation du risque pour la santé des populations